1519

Octroi d’une pension au cardinal Mathieu Schiner par Charles Quint

Une marque d’estime d’un tout grand envers le cardinal Schiner

Poussé par sa haine envers les Français, dès 1516, Schiner oeuvre, au nom de l’empereur Maximilien Ier, pour lui trouver, par avance, un remplaçant et éviter coûte que coûte que le trône impérial ne revienne au roi de France François Ier. Le roi d’Angleterre Henri VIII est approché, plusieurs fois sollicité, notamment par Schiner, mais méfiant, en 1518, il décline finalement l’offre de la couronne impériale, aussi alléchante soit-elle. Dès lors, Schiner tente de promouvoir la candidature du jeune Charles de Castille, âgé de 18 ans, auprès de toutes les chancelleries d’Europe. Le jeune homme est effectivement élu roi des Romains, le 28 juin 1519, après le décès de Maximilien Ier, survenu le 12 janvier 1519. Schiner jubile sans doute, et la reconnaissance du nouveau souverain ne tarde pas à se manifester…

L’empereur Charles Quint, tout juste élu, accorde en effet par cette lettre une belle récompense au cardinal Schiner pour couronner sa brillante carrière diplomatique : une pension annuelle de 2000 florins jusqu’à l’obtention promise d’un bénéfice ecclésiastique de valeur équivalente, voire supérieure. Le roi reconnaît pleinement les bons offices et le zèle infatigable de son serviteur, envers son prédécesseur Maximilien Ier, comme envers lui-même. La lettre est écrite de Barcelone et porte le grand sceau de Charles Quint, de type héraldique, dont le relief est quelque peu effacé par l’usure du temps. Nous y apercevons tout de même la légende qui comporte son nom et ses nombreux titres, ainsi que l’écu occupant une large partie du champ, surmonté d’une couronne impériale.

Plus tard, Schiner assiste au couronnement du jeune souverain en la cathédrale d’Aix-la-Chapelle, le 23 octobre 1520. Il y figure d’ailleurs à l’une des meilleures places dans la procession, si l’on en croit un témoin : « L’empereur était suivi, dans l’ordre, de l’ambassadeur de Bohême seul, après lequel s’avançaient les cardinaux de Sion, de Salzbourg et de Tolède. »

Anne Andenmatten, archiviste de la Bourgeoisie de Sion